«- P*****, mais PASSE ton ballon !!!! (...) Lâche la balle b***** !! (...) Bon, Alain, envoie Florent s’échauffer, je vais sortir cette... Je sens que je vais regretter les choix de feu Raymond.
- Mais, il est pas mort.
- Oh ta g***** ! »
Ce sont les mots qui ont résonné sur le pré pendant près de 90 minutes.
Le monsieur binoclard qui hurlait sur le bord du terrain commence légèrement à me courir sur le haricot. J’ai tout de même marqué le tiers des buts de l’équipe et on continue à me rosser… Incroyable.
Dès potron-minet déjà, je la sentais mal cette journée. Les copains s’entrainaient comme si on allait faire frire les harengs toute la soirée. Le coach parlait même de « mouiller le maillot » à notre égard. Un coéquipier, dont je tairai le nom par discrétion et professionnalisme, pensait qu’il interdisait les douches. Je me souviens de la réponse que je lui ai faite : « Rassure-toi Frank, ça ne te concerne pas ». Il nous étonnera toujours celui-là. C’était le seul à connaître (avec Hatem bien sûr) un peu la mythologie nordique. Il nous parlait des Walkyries avec une tendresse particulière :
« Bah, qu’avec beauf à moi, on a fait soirée Walkyries trop sympa ». Ah Franck, on connaissait ton caractère de dilettante, mais pas pour l’Histoire.
Il faut être honnête, Laurent avait raison. Personne n’était concerné par le match. Chacun vaquait à ses occupations et fanfaronnait à l’idée de rencontrer les Italiens en quart de finale : Hatem préparait son prochain essai « La Métaphysique Kantique » (il a essayé de m’expliquer le jeu de mots intrinsèque au titre mais on est finalement resté trois heures sur le mot « intrinsèque »); je donnais une interview à un quotidien britannique; Olivier était au téléphone avec Marouane pour parler mode et classer les joueurs les plus sexy de l’euro (il me semble d’ailleurs que Lescott a perdu); Alou, le regard dans le vide, était encore sous le choc de sa sélection; Frank expliquait l’ukrainien à quelques supporters (on savait bien qu’il parlait une vraie langue); Philippe et Adil faisaient un concours de « celui qui boit le plus »: a posteriori (voir match du soir même) c’est Philippe qui a gagné, mais Adil s’est tout de même bien abîmé; Hugo envoyait des textos à Kim du genre « Je sens que ce soir ça va être équilibré » / « Oh non, avec un gardien comme toi, ça va pas être facile » / « Arrête, t’es bien meilleur que moi au pied »; Trop bien élevés ces deux-là, pénibles. Mathieu D avait l’écouteur d’Olivier sur l’oreille; Mathieu V avait le sexe d'Alou sur l'oreille; les autres assistaient à un défilé de FEMEN.
Donc bon, le match, on l’a pas très bien joué, mais en face, les bouffeurs de Krisprolls avaient aligné Zlathor, donc c’était pas commode : le mec a l’habitude de tremper des géants dans son bol de lait au petit dej’, alors autant te dire que lorsqu’il se retrouve en face d’une bande de hobbits désorganisée un peu avant le dîner, bah il picore quoi.
Il faut être honnête, Laurent avait raison. Personne n’était concerné par le match. Chacun vaquait à ses occupations et fanfaronnait à l’idée de rencontrer les Italiens en quart de finale : Hatem préparait son prochain essai « La Métaphysique Kantique » (il a essayé de m’expliquer le jeu de mots intrinsèque au titre mais on est finalement resté trois heures sur le mot « intrinsèque »); je donnais une interview à un quotidien britannique; Olivier était au téléphone avec Marouane pour parler mode et classer les joueurs les plus sexy de l’euro (il me semble d’ailleurs que Lescott a perdu); Alou, le regard dans le vide, était encore sous le choc de sa sélection; Frank expliquait l’ukrainien à quelques supporters (on savait bien qu’il parlait une vraie langue); Philippe et Adil faisaient un concours de « celui qui boit le plus »: a posteriori (voir match du soir même) c’est Philippe qui a gagné, mais Adil s’est tout de même bien abîmé; Hugo envoyait des textos à Kim du genre « Je sens que ce soir ça va être équilibré » / « Oh non, avec un gardien comme toi, ça va pas être facile » / « Arrête, t’es bien meilleur que moi au pied »; Trop bien élevés ces deux-là, pénibles. Mathieu D avait l’écouteur d’Olivier sur l’oreille; Mathieu V avait le sexe d'Alou sur l'oreille; les autres assistaient à un défilé de FEMEN.
Donc bon, le match, on l’a pas très bien joué, mais en face, les bouffeurs de Krisprolls avaient aligné Zlathor, donc c’était pas commode : le mec a l’habitude de tremper des géants dans son bol de lait au petit dej’, alors autant te dire que lorsqu’il se retrouve en face d’une bande de hobbits désorganisée un peu avant le dîner, bah il picore quoi.
Je ne reviens pas sur l’issue du match, je pense que tu as compris. En revanche, dans les vestiaires, j’ai ramassé. Tout le monde m’en voulait. J’ai même été apostrophé par le grand maigre au crâne rasé, c’est dire. Il manquait plus qu’Hugo s’y mette et c’était la fin. Au moins avant il y avait Yohann pour passer ses nerfs.
Enfin bon, aujourd’hui, cher journal intime, toi seul peux comprendre ma douleur. Même ma petite amie (oui, j’en ai une) m’a dit à l’issue du match :
«- Aujourd’hui tu as aussi bien courru que Navratilova.
- Mais, elle a 60 ans celle-là ?
- Oui. »
SN
SN
Je cherche une vidéo pour voir exactement ce qui c'est passé, tu n'aurais pas un lien?? Ton article m'a donné des informations supplémentaires mais je voudrais voir ces marques du visage.
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